Harry Potter et l’Enfant Maudit, de J.K Rowling : la huitième histoire
Un livre de J.K Rowling
Édition : Gallimard Jeunesse
ISBN : 978-2075074209
Note personnelle : 15,5 / 20
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Synopsis :
Être Harry Potter n’a jamais été facile et ne l’est pas davantage depuis qu’il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus, doit lutter avec le poids d’un héritage familial dont il n’a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.
Notre avis sur le roman :
» Harry, resté seul, range ses affaires dans son sac. Il sort à son tour du bureau et s’avance le long d’un couloir. On dirait qu’il porte le poids du monde sur sur ses épaules. »
Même si le septième tome avait laissé une impression pareille à un ami que l’on quitte après de grandes aventures, il signifiait la fin d’une histoire, d’une époque presque. Ce nouvel opus mettant en scène, entre autres, le fils du célèbre sorcier, laisse une impression étrange. Il se pose comme une suite puisqu’on retrouve les protagonistes là où les a laissés, sur la fameuse voie 9 3/4. Mais le passage du format roman au format pièce de théâtre fait perdre sa magie à cette histoire. Peut-être ne pas la relier au dernier tome pour montrer la rupture aurait facilité le passage de la saga romanesque à cette nouvelle histoire. D’abord éditée pour les fans, cette pièce de théâtre au succès phénoménal à Londres, risque en fait de les décevoir. On retrouve certes tous les personnages que l’on adore mais le scénario est beaucoup trop simpliste. Comment – attention spoilers – deux ados pourraient-ils changer le monde pour lequel de nombreux sorciers se sont battus et sont morts dans une bataille épique avec un simple retourneur de temps ? C’est un peu comme si on laissait trainer les codes de l’arme nucléaire sur la table de la cuisine… Le format pièce de théâtre change également radicalement la perception de l’environnement de l’histoire : il ne nous est plus raconté (les didascalies sont peu nombreuses), laissant d’un côté libre cours à notre imagination, mais de l’autre une impression de pauvreté dans les sentiments des personnages. Les conflits, les amitiés, les amours ne parviennent plus à nous tenir en haleine. La résolution est elle aussi un peu étrange et contraire à ce qu’on imaginait du plus grand mage noir de tous les temps qui aurait finalement succombé à une tentation très humaine. Toutefois, on retrouve quand même avec plaisir la plume de J.K. Rowling, un monde qui aura bercé notre enfance et notre adolescence. Finalement, un livre dont on n’avait pas besoin mais qui fait tout de même bien plaisir !