Le hérisson, pour vivre heureux, vivons cachés
Un film de Mona Achache
Date de sortie : 3 juillet 2009
Avec Josiane Balasko, Garance Le Guillermic, Togo Igawa
Durée : 1h40
Synopsis :
Le hérisson est l’histoire d’une rencontre inattendue : celle de Paloma Josse, petite fille de 11 ans, redoutablement intelligente et suicidaire, de Renée Michel, concierge parisienne discrète et solitaire, et de l’énigmatique Monsieur Kakuro Ozu.
Notre avis sur le film :
Quel trio étrange ! Librement adapté du merveilleux roman de Muriel Barbery, j’avais peur d’être un peu déçu par cette réalisation. Il n’en fût rien, grâce notamment aux acteurs qui incarnent parfaitement ceux du roman. Il y a tout d’abord Mme Michel, quinquagénaire et concierge dans un immeuble parisien bourgeois. Elle essaie par-dessus tout de faire croire qu’elle est la concierge-type afin que personne ne parle d’elle : un gros chat paresseux, la télévision allumée qui diffuse des programmes débilitants, une allure de concierge. Mais c’était sans compter sur le regard perçant de Paloma, jeune surdouée de 11 ans, qui parviendra à la voir au-delà des apparences. Persuadée que sa vie est déjà toute tracée et que rien ne pourrait la faire sortir des rails, elle s’emploie quotidiennement à tourner un film sur son entourage qui vit, selon elle, « dans le bocal ». Elle projette même de se suicider le jour de son douzième anniversaire. Enfin, il y a le nouveau voisin, le Japonais Kakoru Ozu qui, lui aussi, verra clair dans le jeu de dupes de Mme Michel.
C’est une véritable fable sur notre vie contemporaine de citadins désabusés qui nous est contée là. Peu de gens font attention aux autres, sauf peut-être pour cancaner. Et comme toute fable, avec une belle morale à la fin. Josiane Balasko a parfaitement investi son rôle et prouve, une fois de plus, que les grands artistes peuvent aussi bien jouer dans des comédies potaches qu’exceller dans des drames aux connotations philosophiques. Le nombreuses références à la culture japonaise ne sont pas pour nous déplaire et insistent sur la fierté et l’envie de découvrir cette culture (Paloma apprend le japonais, Renée déguste un ramen pour la première fois…). « Les familles heureuses se ressemblent, les familles malheureuses le sont chacune à leur façon ». Cette première phrase du roman de Tolstoï résume à elle seule l’environnement de l’immeuble où ils vivent, chacun à leur façon, chacun à leur rythme, avec leurs joies et leurs peines, et surtout chacun avec leurs espérances. A voir !